Les contes nègres de Cuba sont en réalité le premier recueil de contes traduits et transcrits, en langue française d’abord, puis en langue espagnole, par Lydia CABRERA et publiés à Paris en 1936, chez Gallimard. Des années plus tard, respectivement en 1948 et 1971, deux autres recueils viendront le compléter ; il s’agit de Por qué… cuentos negros de Cuba et Ayapá : cuentos de jicotea.
Les années trente à Paris marquent un tournant nouveau dans la prise de conscience et la prise en compte de l’homme noir, de sa culture, de son esthétique en somme de sa redéfinition ; eu égard au mouvement de la negro-renaissance venu des États-Unis. Lydia CABRERA, de nationalité cubaine et qui se trouve à Paris pour y étudier la peinture, va s’approprier « el florecer del arte negro ». A l’aide de ses amis nègres, descendants de lucumi et de Congo, l’anthropologue lèguera au monde scientifique, cet héritage immense et important qui fonde l’univers de celui qui fut Africain.
Les contes nègres de Cuba sont donc un ensemble de textes qui s’enracinent dans des mythes, des légendes, des proverbes, des chants et dans la condition de l’esclave nègre à Cuba. Au travers des textes, le lecteur peut noter la présence de l’histoire de cet esclave par l’évocation de l’Afrique ; ce qui peut être vu comme un retour aux origines, au milieu des cultes fantastiques et magiques.
Les contes nègres de Cuba, que nous avons découvert lors de nos recherches pour une thèse de doctorat, ont suscité en nous un intérêt particulier et des interrogations personnelles. Il est vrai que les personnages des dits contes à qui Lydia CABRERA distribue la parole viennent des mondes lucumi et congo, mais la séparation des deux mondes cités n’est pas toujours claire ou nette. Sans oublier que l’œuvre de Lydia CABRERA succède à un ouvrage qui a fait tâche au début du XX siècle : Los negros brujos ; Apuntes para un estudio de etnologia criminal. Publié à Madrid par un jeune juriste cubain en 1906, du nom de Fernando ORTIZ, il est une œuvre qui marginalise les nègres, leur refusant le droit à l’histoire de Cuba et de ce fait à la citoyenneté. Avec des qualificatifs dignes d’un juriste qui a hérité des théories racistes du XIX siècle, Fernando ORTIZ écrit que les nègres sont des sorciers qu’il faut éliminer car ils sont incapables de civilisation.
Disons-le, Fernando ORTIZ ne fait que reprendre l’imaginaire socioculturel de la période coloniale à Cuba, imaginaire dans lequel il est inimaginable voire impensable que le nègre bantou puisse retenir l’attention. Henri DUMONT, un médecin français du XIX siècle et de passage à Cuba pour y étudier la fièvre jaune nous donne à lire dans ces quelques lignes, toute la représentation coloniale des nègres bantou :
«Los caracteres físicos de los hombres de color llamados congos no tienen el interés que nos ofrece el estudio de los mandingas, lucumís y carabalís. La elegancia de las formas, el predominio de la talla, la gallardía del andar, la perseverancia, el valor, la dignidad y otras cualidades brillantes algunas veces y simpáticas siempre, no raras en el cuadro físico y moral de los hombres africanos, faltan casi siempre en los negros congos.
Los congos son fuertes, pero tímidos y extravagantes, dados a la insubordinación y al reposo excesivo, no sienten entusiasmo por la libertad, holgazanes por naturaleza y no ociosos por voluntad, están inclinados siempre a la despreocupación sin aspirar a progresos y a comodidades.”[1]
Lydia CABRERA mérite mention à part et ses contes sont pour nous l’occasion d’étudier, d’analyser, de faire asseoir la légitimité de la culture congo, bantou dans la culture afro-cubaine. C’est la base qui nous permet d’identifier de nos jours les cultures qui viennent des régions équatoriales et de spécifier que le terme « congo » a été pendant longtemps utilisé à tord et à travers, à cause de la méconnaissance de l’Afrique. D’ailleurs l’historiographie africaine montre clairement que Congo n’était pas l’unique port d’embarquement des esclaves capturés à l’intérieur de l’Afrique centrale.
Ainsi donc, dans cet espace qui nous est offert par la revue Les Cahiers des Anneaux de la Mémoire qui est un outil de dévoilement et de référence dans le domaine de la traite, de l’esclavage et de toutes les conséquences qui en découlent, nous nous proposons de donner à voir et à lire la présence du nègre bantou esclave et de son descendant, de leurs apports culturels dans l’espace socioculturel et géographique cubain. Car ils sont tous les deux des agents dans la continuité des traditions d’origine africaines et dans la réinterprétation des faits historiques.
Pour mener à bien cette étude qui se fonde sur un angle anthropologique, nous découvrirons dans une première le personnage, celui que Edmond CROS qualifie de sujet culturel, au travers des textes qui le disent dans sa quotidienneté. La deuxième partie analysera la fonction sociale et culturelle de l’oralité chez l’esclave nègre et son descendant. De la reconstruction et de la réadaptation de l’oralité bantou à Cuba fera asseoir notre étude en ce sens que cette troisième partie convoquera, à partir des contes nègres, toutes les particularités de l’oralité d’origine africaine à Cuba.
EMERGENCE DU NEGRE DANS LES TEXTES ANTHROPOLOGIQUES CUBAINS DU XX SIECLE
Sans faire l’historique de la littérature cubaine, nous disons que le personnage du nègre apparait en effet de manière timide et sans un intérêt certain à partir du XVII siècle. Le constat repose sur des ouvrages tels que Espejo de paciencia de Silvestre de BALBOA TROYA, de Sab de Gertrudis GOMEZ, ou encore de Juan Francisco MANZANO. Le nègre y est décrit de manière caricaturale, comme une bête de somme et pour reprendre les expressions de l’époque comme un hombre-carbón, un hombre-petróleo, un hombre-combustible.
Il faut attendre le XX siècle pour voir apparaître le nègre comme une personne à part entière, comme un sujet dépositaire d’une culture. Grâce à l’anthropologie, les intellectuels cessent d’avoir peur de cet Autre avec qui ils ont été pendant longtemps liés, emprisonnés dans un même espace géographique et par un destin commun, mais dont ils ont rendu invisible par le biais du capitalisme. Dans un contexte cubain difficile de l’après guerre, Lydia CABRERA qui s’inscrit dans un contexte politique et idéologique de la reconnaissance du nègre, révolutionne le monde de la littérature.
Cuentos negros de Cuba est un ensemble de récits dans lesquels le nègre est protagoniste principal. Il faut inclure dans nègre, le mulâtre car la trame des récits se situent entre la fin du XIX siècle et le début du XX. Des histoires racontées par ses Tatas nègres qui ont bercé son enfance :
“Y los lucumi me querían mucho y con ellos aprendí su lengua. Hasta los once años estuve al lado de mi madrina, una lucumi; pero mi inclinación natural me llevo a buscar la compañía de los congos. Porque sus cantos y sus bailes me gustaban más que los de los lucumi.”[2]
Enfant, Lydia CABRERA est déjà admise dans les mondes mythico-religieux lucumi et congo; elle devient de ce fait dépositaire de cet enrichissant legs des afro descendants qui leur vient des confins de l’Afrique mère par la seule tradition orale. Dans une mémoire défaillante, amnésique car coupée de sa matrice et donc soumise et non vaincue, le nègre et son descendant arrivent à transmettre leur passé africain, leur histoire, leur psychologie, leurs légendes, les singularités de leurs cultures, les réactions spécifiques de leur sensibilité face à la mort, à la vie, ou à l’amour. C’est dans ce contexte que Lydia CABRERA affirme que « el principio básico de los relatos es obtenerlos directamente de los labios de los negros viejos, hijos de africanos muchos de ellos, y trasladar esos datos al lector lo mas literalmente posible, cuidando de no alterar sus juicios ni sus palabras” (Isabel CASTELLANOS, pp36-37).
Le protagoniste nègre que le lecteur des contes rencontre est une personne qui exprime ses sentiments et ses émotions. Il a des désirs qui résultent de la prise de conscience d’un manque : se marier, se nourrir, posséder un peu de lumière, ou avoir le même nez que celui du Blanc. L’on note de cette façon une évolution certaine qui n’a d’égal que le degré de manque et surtout d’assimilation du protagoniste. Ce dernier a des aspirations, dans plusieurs récits, des désirs les plus naturels à ceux des plus sophistiqués. Et les premiers moyens que le nègre utilise pour combler son manque lui viennent de la force que constitue son système de croyances en se tournant ainsi vers ses ancêtres, donc dans son passé. Il puise dans sa mémoire, dans ses souvenirs qui sont constitués de chants, de danses, de rites en langue lucumi ou congo, ainsi que nous pouvons lire dans ce récit :
« …Sanune, la terca, la del color de almendra tostada, que estaba tejiendo un canasto… había tenido seis hijos ; a los seis, con sus ojos que la quemaban, les había visto tajar el cuello de una cuchillada, asirlos por un pie y zumbarlos al cajón de la basura como gatos muertos. En más de una ocasión se había levantado inmediatamente de su estera, toda dolorida, extenuada, para lavar la sangre con que aquellos inocentes, frutos malhadados de sus entrañas, habían manchado copiosamente el suelo. Y estaba harta de aquel sistema. De tal modo, que al percartarse que era encinta por séptima vez, a nadie se lo confió. Había también de ser varón, ella se conocía y lo que sobraban en Cocozumba eran espías y delatoras que tenían al Toro al tanto de todos los movimientos de sus mujeres… Era que Sanune no era sumisa, pero tenia miedo; odiaba al Toro y no podía contener su odio; que debido a su estado tenia antojo, necesidad de gritarlo donde no fuese oída, de amenazarlo, sin correr ningún riesgo; de sentirse sola, ferozmente sola y rebelde. Y no fue a la cañada; fue más allá del rio, cruzando el viejo puente abandonado, y más allá de la otra orilla. Con una rapidez de la que no tenía conciencia, llego a los lindes de la selva temida, conducida por el espíritu de su madre que en vida había adorado a los santos de hierro, sus protectores.”[3]
Ces lignes sont extraites du texte intitulé Bregantino, Bregantin. Il s’agit d’un roi dictateur, Toro, qui fait tuer tous les mâles à leur naissance pour ne pas avoir de concurrents et régner en maître absolu dans son royaume Cocozumba. Toro était polygame et l’une de ses épouses, Sanune, a pris le courage de mettre fin à cette dictature. En usant de l’astuce, elle se rend dans la montagne pour implorer l’aide des ancêtres.
C’est ce personnage qui, propulsé de force à Cuba, n’a rien d’autre que sa mémoire entretenue par l’oralité. Ce protagoniste qui se bat contre le système esclavagiste mis en place pour son aliénation, afin qu’il perde ses valeurs essentielles, sa culture, son identité, jusqu’à se perdre lui-même, le tout dans le but de l’assimiler au blanc. Dans cette citation qui suit, Mirta Fernandez MARTINEZ souligne cette résistance de l’esclave nègre :
« Los africanos esclavizados que llegaron a este lado del Atlantico en las calas de los barcos de infamia de la tata, no vinieron solo con sus cuerpos desnudos, sino también trajeron en su memoria trascendente y combativa que supo hacer frente a todos intentos maniqueos de despersonalización, de aniquilación de los rasgos identitarios.”[4]
Le nègre se trouve pris dans une complexité étonnante et amènera plus tard les intellectuels cubains à l’accepter tel qu’il se présente ; une présence présente de son passé africain réinterprétée dans ce nouvel espace qui est Cuba. Le récit oral se reconstruit en tenant compte des difficultés du moment. Il devient rappel de l’histoire des origines et chantre des conditions inhumaines que connaissent les nègres à Cuba. La tradition orale qui caractérise avant tout l’Africain reste de mise chez l’afro descendant, la mémoire demeurant le principal outil de transmission et de revivification.
Le nègre et son descendant forment un groupe social qui comprend les vivants et les morts, avec des échanges constants de services et de forces entre les uns et les autres. Il faut entendre dans le mot mort tout ce qui est esprits, divinités qui forment le groupe des entités surnaturelles, car nul besoin de rappeler que dans la philosophie bantou « les morts ne sont pas morts ». Ce qui explique que pour un bantou l’univers est vivant et possède une force qui complète celle de l’homme.
Le personnage des contes nègres de cuba de Lydia CABRERA se trouve dans une situation de lutte permanente ; il lutte contre lui-même pour ne pas s’oublier, il lutte contre son maître blanc pour ses aspirations. Devant toutes ces luttes sa première force lui vient de lui, de l’héritage qu’il a reçu de son grand-père africain, un héritage sans lequel il ne serait pas tel que nous l’appréhendons aujourd’hui.
FONCTION SOCIALE ET CULTURELLE DE L’ORALITE CHEZ LE NEGRE ET SON DESCENDANT
Cette fonction est basique dans l’étude de l’influence africaine bantou à Cuba que nous menons de puis quelques années. Non pas que la tradition du conte n’existe pas à Cuba avant l’arrivée des esclaves nègres, mais l’intéressant pour nous est de mesurer l’adaptation et surtout la réinterprétation de l’oralité d’origine africaine dans la lutte de ces derniers contre la « zombification ».S’appuyant sur l’importance de la parole chez les Africains, Dominique ZAHAN écrit que « le verbe est l’ouvrier du corps et de l’âme, il les forme, les modèle et les imprègne d’humanité (J.CHEVRIER, 2005).
L’histoire nous rappelle souvent que l’esclave nègre qui arrive à Cuba n’avait rien sur lui. C’est dans cet ordre d’idées que Edouard GLISSANT le nommera « migrant nu » même si certains critiques pensent que c’est à tord que ce nègre se voit appelé ainsi.
Les contes nègres de Cuba constituent notre corpus, un corpus qui informe le lecteur sur le nègre ; lui le représentant authentique du peuple, témoin et à l’origine del « contrapunteo del tabaco y del azúcar ». Au travers des dits récits, l’on peut noter l’exploitation du nègre et la discrimination dont il est sujet. Mais face à toute cette situation, il s’agit pour l’auteur de faire connaître une culture noire complexe et enrichissante, une source populaire qui se nourrit de racines africaines où traditions, mythes, religions et légendes sont restés vivaces. De là se dégage la fonction première du conte qui est, comme nous le rappelle Jacques CHEVRIER dans « L’Arbre à palabres », ethnographique portant témoignage sur les modes de vie d’un groupe humain déterminé.
La fonction sociale et culturelle du conte est la même de manière générale, à quelques nuances près, en Afrique qu’à Cuba. Depuis Véronika GOROG jusquà Généviève CALAME-GRIAULE, le conte a une visée pédagogique, initiatique, politique et enfin fantasmatique.
A Cuba, le conte africain a évolué vers un conte afro-cubain ; et comme l’indique son nom, il a abandonné certaines particularités pour en adopter d’autres eu égard au nouvel environnement, aux nouvelles aspirations et surtout aux nouvelles conditions de vie du nègre et de son descendant. Le décor géographique se modifie, de nouveaux protagonistes propres à l’espace cubain font leur apparition. Toutefois le conte afro-cubain ne change pas dans sa structure. Il continue de baigner dans le merveilleux des contes d’origine africaine, convoque les activités premières des africains qui sont la chasse, la pêche et le travail de la terre pour les hommes et les femmes. Les traditionnels personnages des contes d’origine africaine reprennent leur place : il s’agit de la tortue avec sa caractéristique principale qui est la ruse, la panthère qui lui est généralement opposé, la faune et la flore. Les personnages évoluent dans une ambiance de chants, de musique et de formules religieux ; une manière pour eux d’entretenir la langue d’origine.
Parmi les protagonistes des récits oraux d’origine africaine que Lydia CABRERA recueille de la bouche même de ses informateurs, La tortue y tien une place à part. A cet effet, le troisième recueil lui est consacré.
Un vieil adage bantou dit que si l’on veut connaitre les agissements de l’homme, il suffit de regarder ceux des animaux dans la forêt. C’est là une philosophie qui établit une analogie entre les humains et les animaux et une interdépendance entre eux. Chaque animal pouvant s’identifier à un individu selon les actions du moment de ce dernier.
Ainsi, la convocation de la tortue dans un recueil entier nous fait penser à un autre genre de la tradition orale africaine, propre à l’Afrique centrale, et qui est le Mvett. Pour nous résumer, nous dirons que le Mvett, comme épopée, parce que le mot désigne à la fois l’instrument de musique et le chœur qui accompagne les récits, est un ensemble de récits imaginaires de tradition orale dans lesquels le héros demeure le même car il est immortel. Les actions et les évènements décrits par les récits Mvett se basent principalement sur la vie quotidienne du groupe sociétal, vu que c’est une œuvre collective et une philosophie dont l’objectif est avant tout didactique : éduquer et enseigner.
C’est donc cette visée qui est reprise par Lydia CABRERA ; la tortue redevient à Cuba le héros de toutes les situations impossibles et de toutes les actions surnaturelles où l’ironie n’est pas en manque. A travers le personnage de la tortue qui est le symbole de toutes les survivances des cultures originaires de l’Afrique, toute la sorcellerie africaine ressuscite. La tortue représente toute la communauté des exploités, des marginalisés, donc depuis l’esclave nègre des plantations jusqu’au mulâtre des « haciendas » :
« El esclavo, al igual que la impedida, inofensiva jicotea, que no puede medirse con los fuertes, tenía que recurrir a alguna triquiñuela para sacar una ventaja, burlar el rigor de un contra mayoral, despistar o embaucar al amo de piel blanca. Podía comparar su condición a la de jicotea y gozarse con sus fechorías, aplaudir sus trastadas, sus traiciones y mentiras ingeniosas. La más desposeída y débil de las criaturas, la más consciente de su pequeñez y de su impotencia, era capaz de humillar con sus manas a los más poderosos.”[5]
DE LA RECONSTRUCTION ET DE LA READAPTATION DE L’ORALITE BANTOU A CUBA
Beaucoup de travaux utilisent le terme « transformation » pour qualifier l’état des cultures d’origine africaine dans une république cubaine du XX siècle. En ce qui concerne nos travaux du moment, nous parlons de la reconstruction et de la réadaptation car nous tenons compte de la brutalité avec laquelle les africains sont arrachés de leur terre, de la brutalité avec laquelle leur mémoire était soumise à l’oubli de tout ce qui les constituait.
Cuba est un nouvel espace géographique, culturel et historique pour l’esclave nègre. Il est vrai qu’au point de vue de la faune et de la flore, l’on peut noter des ressemblances avec les climats et la végétation tropicaux de l’Afrique, mais il reste une énorme différence. Nous partons donc de l’idée qu’à partir de sa mémoire, de ces souvenirs, le nègre et son descendant ont de tout temps lutté contre l’assimilation imposée par le maître Blanc. La mémoire est donc, à partir de notre corpus, un élément qui fonde nos analyses et nos études. De la reconstruction et de la réadaptation de l’oralité bantou à Cuba est une partie très analytique dans le champ de recherches qui est le nôtre, car il dénote dans un premier temps de la présence des cultures d’origine africaines, et dans un deuxième temps de leur influence dans la conformation de la culture populaire afro-cubaine. Dans notre démarche méthodologique, nous nous aidons de l’herméneutique et de la sémiotique. Nous mettons, bien évidemment, l’accent sur des populations bantou des régions équatoriales.
A partir des études ethnologiques ou anthropologiques de nos jours, l’on note que le nègre et son descendant ont su résisté à leurs maîtres et ont su imposé leurs cultures, fussent elles en partie. C’est à ce titre qu’à nos yeux, les contes nègres de Cuba nous paraissent être une révolution, révolution initiée et consolidée par des nègres, interprétée et portée par Lydia CABRERA.
BIBLIOGRAPHIE
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_ Por qué… Cuentos negros de Cuba. Madrid, Colección del Chicheruku, 1972.
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CALAME-GRIAULE, Geneviève ; Langage et culture africaines. Essais d’ethnolinguistique. Paris, Maspéro, 1977.
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CALVET, LOUIS-Jean ; La tradition orale. Paris, Puf, 1984.
CHEVRIER, Jacques ; L’Arbre à palabres ; essai sur les contes et récits traditionnels d’Afrique noire. Paris, Hatier, 1986.
FERNANDEZ MARTINEZ, Mirta; Oralidad y africania en Cuba. La Habana, ciencias sociales, 2005.
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CROS, Edmond ; El sujeto cultural- Sociocrítica y psicoanálisis. Buenos aires, Ediciones corregidor, 1997.
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GERAUD Marie Odile, LESERVOISIER, Richard ; Les notions clés de l’ethnologie. Paris, Armand colin, 2007.
ORTIZ, Fernando; Contrapunteo cubano del tabaco y del azúcar. La Habana, Jesús Montero Editor, 1940.
OYANE MEGNIER, Elisabeth; La Présence du Noir dans la culture cubaine au XX siècle à partir des recueils de contes de Lydia CABRERA. Université de Perpignan, Thèse de Doctorat, 1997.
[1] Jésus GUANCHE ; Africania y etnicidad en Cuba. La Habana, Editorial de ciencias sociales, 2009, p35. La traduction de l’oeuvre de DUMONT est faite par Israel CASTELLANOS.
[2] Jorge CASTELLANOS, Pioneros de la etnografía afrocubana. Miami, Ediciones universal, 2003.
[3] Lydia CABRERA, Cuentos negros de Cuba. Barcelona, Icaria, 1989, p44.
[4] Mirta Fernandez Martinez, Oralidad y africania en Cuba. La Habana, Editorial de Ciencias Sociales, 2005, p 17.
[5] Lydia Cabrera, Ayapá : Cuentos de Jicotea. Miami, Ediciones Universal, 1971, p11.
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