Appel à communications
Département d’études ibériques et latino-américaines
A
la fin du XIXème siècle et au début du XX, lorsque les anciennes colonies
espagnoles, aidées par les Etats Unis d’Amérique, accèdent à la « souveraineté
nationale limitée » par des insurrections et des révolutions,
l’impérialisme nord-américain remplace de facto le système colonial espagnol.
Pour asseoir leur influence dans les Républiques nouvellement constituées, les
Nord-Américains installent des gouvernements dictatoriaux. C’est dans ce
contexte que Fulgencio Batista arrive au pouvoir à Cuba en 1934, après avoir
renversé le gouvernement révolutionnaire de Ramón Grau San Martin.
Animé
par les idéaux de nationalisme de José
Martí (Cuba, 1853-1895), d’une part, et d’anti-impérialisme de Juan Domingo
Perón (Argentine, 1895-1974) d’autre part, Fidel Castro s’insurge en
révolutionnaire.
« Des
leaders comme Fidel et Chávez ne sont pas nommés par décret, ne se fabriquent
pas, tout simplement ils naissent, se développent, se consolident avec leur
pensée et leur action et nous, les gens des peuples, nous les suivons dans
n’importe quelle circonstance », souligne le professeur Adán Chávez, frère
du président vénézuélien décédé en mars 2013, lors d’un colloque organisé le 12
août 2016 à l’Institut Cubain d’Amitié avec le peuple (ICAP).
Père de la révolution cubaine de 1959, Fidel
Castro a été, pendant cinq décennies, une figure historique de
l’anti-impérialisme.
« Condamnez moi, cela est sans importance,
l’histoire m’acquittera ». Cette
phrase prononcée par Castro lors de son procès pour avoir attaqué la caserne de
Moncada le 26 juillet 1953, est porteuse d’un héroïsme qui le conduit à la
certitude d’être un intemporel, qui alimente et alimentera les livres
d’histoire. La Révolution est soutenue par une très large majorité de la
population cubaine lassée de la corruption et des exactions de Batista (1940-1944 et 1952-1959). S’inscrivant
dans la pensée de José Martí reconnu
comme père de l’indépendance de la nation cubaine, Fidel Castro entreprend un
certain nombre de réformes pour mettre le pays en mouvement. Aussi, en mars
1959, condamne t- il publiquement la discrimination raciale et encourage un
débat national sur cette problématique.
L’hommage
rendu à Fidel Castro lors de la journée d’étude a pour ambition d’historiciser
Cuba, le peuple et la politique cubaine.
La
journée va permettre de revisiter la Révolution castriste tout en rappelant ses
enjeux, ses défis, et de mesurer la possibilité d’une conscience historique qui
fonde la cohésion des éléments d’un même espace. Pour ce faire, nous
interrogeons des concepts tels rupture et permanence qui légitiment le
caractère changeant, dynamique de l’Histoire. Le changement se réfère ici aux
transformations que subit le peuple impliquant l’apparition de nouvelles
pratiques organisationnelles ou d’un nouvel homme politique. C’est plus ou
moins l’idée de changement qui est contenue dans le concept de rupture telle
que définit par Manuelle Peloille et Hélène Goujat (La rupture dans les sciences sociales, 2006).
Axes de réflexion et de
recherche proposés :
Les
propositions de communication pourront relever de champs disciplinaires variés.
Elles
s’inscriront dans un ou plusieurs des axes proposés ci-dessous. Elles préciseront
le contexte général de la discipline dans laquelle l’étude est menée, la problématique clairement énoncée et en
adéquation avec le thème choisi, enfin la méthodologie adoptée.
Axe 1: Fidel Castro: un
personnage controversé?
« Aimé
et détesté », c’est en substance ce que retient Le Courrier International de novembre 2016, à propos de Castro.
Evoquer Fidel Castro, serait donc ouvrir un débat controversé, autant l’homme
et son œuvre peuvent être magnifiés comme ils peuvent faire l’objet de
nombreuses critiques. Certains politologues l’accuseraient d’avoir transformé
le rêve révolutionnaire en dictature autoritaire. Le panel discutera de la
controverse autour du personnage.
Axe 2: Fidel Castro et
la cubanité
Face
à la recherche de leur identité, les cubains ont eu recours à un concept
nouveau : la cubanité. Elle définit l’homme cubain en prenant compte ses
différentes facettes. C’est donc un concept qui semble traduire « l’ajiaco »
dont parle Fernando Ortiz, c’est-à-dire un métissage qui fusionne les
différents composants. L’objectif du panel est de revisiter le concept
cubanité.
Axe 3: Fidel Castro en
héritage dans le monde
L’un
des piliers idéologiques de la Révolution cubaine a été l’engagement
internationaliste et la solidarité avec les révolutions tiers-mondistes. Dans
l’esprit des « barbudos de la Sierra Maestra », Cuba n’est qu’une
étape sur le chemin de la libération du continent sud-américain et de la
plupart des pays africains qui cherchent à asseoir leur indépendance économique
et politique, à vaincre la misère et l’analphabétisme. Du moins, c’est le sens
de l’accord tacite entre Ernesto Che Guevara et Fidel Castro dans les premières
années de la Révolutions. Dans ce panel, il s’agira de voir l’influence ou
l’impact de l’internationalisme de la Révolution cubaine dans les pays
tiers-mondistes depuis les années 1960 jusqu’à nos jours.
Axe 4 : Révolution,
Rupture et Permanence : Regards croisés sur l’Afrique, l’Amérique latine et les Caraïbes
Sous
les aspects socioculturel, linguistique et politique, l’Histoire qui met en
lien l’Afrique, l’Amérique latine et les Caraïbes, est caractérisée par des
révolutions, des ruptures et des permanences (colonialisme, postcolonialisme, néocolonialisme).
Révolution, rupture et permanence sont des concepts usités pour comprendre et
interpréter les faits historiques. L’objectif du présent axe est de confronter,
de croiser les moments de changements, et d’apprécier les nouveaux lieux de
partage après la rupture, le cosmopolitisme et l’hétérogénéité dans un contexte
de rapports sociaux.
Axe 5 : Session
Master
Cette
session permet aux étudiant-e-s de niveau Master II dont les
travaux ne s’inscrivent pas dans les axes mentionnés de présenter une
communication.
Modalités
pratiques d’envoi de propositions :
Les résumés des communications de
400 caractères et 5 mots clés au format word, avec titre, nom, mention de
l’institution de rattachement et e-mail sont à envoyer aux adresses
suivantes : oyaneelisabeth@yahoo.fr, bissielo2000@yahoo.fr ; avant le 20 février 2016 délai de rigueur.
Un
retour sur l’examen des soumissions sera donné le 24 février 2016.
Date
limite d’inscription et d’envoi des communications retenues le 30 mai 2016, délai de rigueur pour la
publication des actes.
Langues
de communication de la journée :
français, espagnol
Responsable
(s) scientifique(s) : Oyane Megnier Elisabeth